A table !

Édoras sourit, heureux de son petit effet...

- Si, j'étais mort ! Et maintenant, je ne le suis plus... Dieu li volt, Fratello mio : Ordo ab Chao !

Il rit de sa plaisanterie facile, emplit son bol de soupe, son gobelet de vin et prit une miche de pain.

- J'ai eu un petit... voyage dans le désert. Mais ça va mieux. Je raconterai peut-être ça aux veillées... en attendant, comme disait Christos : "Ceci est mon pain, ceci est mon vin. Il y en a plein sur la table alors arrêtez de me les piquer !"

Il rit, puis ajouta, regardant de tout côté :

- Les Soeurs ne mangent point avec nous ? Et où sont les Novices ? Serait-il si tard que ça ? J'ai un peu perdu la notion du temps...

Bien sûr que les soeurs et les novices mangent avec nous. Mais apparement, ils n'ont pas faim aujourd'hui...

Frère Édoras vida son bol de soupe et mordit dans sa miche. Puis, il eut cette phrase, toute simple et qui appelait pourtant une réponse détaillée :

- Qu'es-tu devenu ces deux derniers moi, mon Frère ? Où vis-tu, que fais-tu, ... ?

Eh, bien, je suis devenu gardien de l'Epée, je m'occupe donc du respect de la règle et des novices. J'ai également entrepris un long voyage à travers les routes du Royaume et du Saint-Empire. Parti de Thouars, je suis allé jusque Amiens en Artois, où je suis resté durant quelques semaines. Ensuite, je suis parti pour la Provence. J'habite actuellement à Marseille, où je dois, normalement, devenir diacre.

Il Fra toscan hocha la tête, impressionné.

- Tu as bien plus voyagé que moi, on ditait ! Enfin... figure-toi qu'on a tenté de m'empoisonner, à Saintes. Empoisonner un médecin, 'faut le faire, avoue ? C'est osé comme comble !

Il rit, heureux d'être en sécurité pour la première fois depuis longtemps. Puis, il déchira son pain et en trempa un morceau dans son gobelet de vin avant de l'avaler.

- Je me suis enfuis aussi vite vers le nord que je le pouvais... mes chevaux sont morts dans les marais, entre Niort et Thouars. Tu sais que j'ai été Connétable ? C'est très pratique pour savoir qui sont les incapables peuplant l'armée la plus désunie de France... c'est comme ça que je suis passé en Bretagne ! déclara-t-il, triomphant.
- En Bretagne ?! Mais pourquoi ? s'étonna Eracle, stupéfait. Ce c'est pas du tout la route...
- Non, mais j'avais besoin d'acheter du pain, alors je suis allé à Rieux. Sans blague, pour un homme seul et sans attache c'est très simple de passer la frontière. Une fois que tu as tout vendu, y compris ta maison, si tu évites certaines tavernes... et même, je suis une fois entré en taverne ! C'est très simple de se faire passer pour un breton, en fait : je suis entré, j'ai crié "demat, je paye la tournée de chouchen ?" et tout le monde m'a acclamé fit-il en riant.
" Ensuite, j'ai chanté quelques chants bretons que j'avais appris par coeur parce que, comme disait l'autre "il est important de comprendre ses ennemis". J'ai fini par une berceuse en breton, pour aider une mère à endormir son babig... et puis, je suis passé en Anjou, puis la Tourraine, le Berry... et enfin, le Bourbonnais-Auvergne : la guerre venait justement de s'arrêter, j'en ai profité. Je me suis engagé dans leur armée et j'évite de me mêler de politique. Voilà pour moi.

Il finit son pain et leva sa coupe de vin pour le faire glisser dans l'ivresse.

- Je suis heureux que tu deviennes Diacre. Le Diaconnat est une belle chose... qui permet aussi d'épouser une jolie fille ! ajouta-t-il en riant. J'espère que nous pourrons faire consacrer l'église que nous construirons à Masiglia, comme ça nous pourrons organiser de belles cérémonies... quoique les baptêmes publics des Novices pourraient susciter des vocations ?

Il s'étira, baîlla et se leva lourdement.

- J'ai une vingtaine d'heures de marche dans les jambes... mes Frères, je vous souhaite la bonne nuit. Qu'Aristote vous garde.

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

Après son entretien fructueux avec le Grand Maitre, Yaëlle se dirigea d'un pas sure vers le refectoir, l'Ordre allait donc demenager en Provence, voila une nouvelle qui la mettait en joie, quitter Castellane avait été un dechirement, se rapprocher a nouveaux des siens serait un enchantement.

La jeune enfant marchait rapidement dans le dédale des coridores.

Faut il que les architectes soient tous frappés de maladies mentales, pour créer des batiments aussi tordu que leur esprits?

Elle hesita un instant devant une porte, elle n'était pas certaine d'etre rendue au bon étage, mais après tout...

Sans plus attendre elle la poussa vivement et penetra dans la salle....

Eracle écouta le récit d'Edoras (et oui, il continuait à l'appeler ainsi) avec attention puis lui souhaita une bonne nuit.

Il salua ensuite la jeune novice qui entrait dans le réféctoire.

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

Deux hommes étaient assis, un deux s'apretait a partir lui sembla t'il, il parraissait fourbu et avait les trait tirés.
Yaëlle embrassa du regard la salle, le refectoir etait simple de part sa composition et le confort presque spartiate.
Malgré tout la faim la tenaillait, certes elle voulait approcher le trés Haut du plus pret possible, mais l'ascetisme auxquels certains se livraient la laissait parfois pleine d'incompréhension.
Un sac vide ne tient pas debout, bien remplis au contraire il est dense et ne faillit pas sous les coups.

Yaëlle s'adressa aux hommes en essayant de respecter les regles auxquelles maintenant elle devait s'astreindre.

Mes frères, je vous salut, il y aurait 'il quelques pitences afin que je me restaure?

Biensûr, il faut le demander à frère Boniface, il doit être en cuisine...

Le Frère épuisé décida de reporter son repos de quelques heures. La nourriture lui avait rendu quelques énergies, et il était très curieux de rencontrer une des nouvelles têtes... Il descendit les marches alors que Frère Boniface se retournait vers la jouvencelle.

- Je vous salue aussi, Yaëlle, répondit Boniface. Vous pouvez prendre un bol de soupe ou un reste de gruau. Il y a aussi du pain, de l'eau et du vin.
- Vous êtes une Novice ? demanda Édoras en approchant, ayant remarqué le voussoiement réservé aux Novices et aux visiteurs.
- Je le suis, en effet Frère, répondit-il avec un zeste d'hésitation.
- Le vin est très bon et la soupe de Frère Boniface, épaisse !... mais méfiez-vous du pain : il est souvent dur comme une selle de cuir !

Le frère a l'air minable et fatigué éclata de rire en se rasseyant, non sans tirer auparavant un siège pour la Novice.

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

Novice...

Oui je suis Novice

Il allait falloir s'y habituer, oui elle était novice maintenant....

Yaëlle pris ses aises sur la chaise proposée par l'homme qui allait prendre congé, mais qui visiblement changea d'avis aux derniers instants, la curiosité sans doute, de voir a quoi ressemble une toute jeune jovencelle fraichement arrivée...

Je vous remercie pour cette chaise salvatrice néanmoins je l'aurais preferée rembourée et damassée.

Elle se retourna vers le frere Boniface,

Permettez moi de vous demander de l'eau en place d'une coupe de vin, et un bol de vostre soupe épaisse fera bien mon affaire ce soir, quand au pain, mon séant a ete meurtrit tout le jour par ma selle de cuir, je ne voudrait pas infliger tel supplice a mes dents et mes machoires maintetant.

Frère Majeur Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 28/02/2007

Frère boniface sorti de la cuisine, un bol de soupe fumant à la main et une miche dorée sous le bras. Il adressa un regard furibond à Edoras.

Dur comme de la pierre! Evidemment car je vous nourris si bien que vous en laissez et que je vous le ressert au repas suivant car le pain et le corps de Christos et le jetter est un péché. Toutefois Soeur Yaelle, celui que je vous ai apporté sort du four.

Édoras rit à se fendre les côtes : sacré Boniface !
Il adorait le taquiner, ça lui avait manqué...

- Moi aussi je t'aime, mon Frère, dit-il entre deux éclats de rire. Jouvencelle, je me présente : Frère Édoras. En dehors, je suis Edorazio di L'Escala, originaire de Florence... mais chut ajouta-t-il en clignant de l'oeil.

Il admira la bure de la Novice. On avait bien travaillé ces trucs là, depuis son départ...
Et c'était nécessaire ! Se connaissant parfaitement, il ne douta pas un instant que s'il avait rencontré cette damoiselle au-dehors, sans la bure, il lui aurait fait la cour... Ou du moins des courbettes, songea-t-il. A présent, au moins, ce démon-la ne me tente plus. Reste deux...

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

La novice humma le bol de soupe, il ferait l'affaire du soir, elle était fort affamée et aurait pu devorer une carne aussi dure qu'une certaine contesse.
Elle observa a la derobée l'homme imposant qui l'avait servit, il lui rappelait un estrangé qu'elle avait croisé un soir dans une reception donnée chez des amis de ses parents, la meme pilositée ostentatoire, un certain Guillaume de Saint Denis, elle sourit.

Merci Frère Boniface, le pain m'a l'air tout a fait correcte, vous faites mentir nostre frere ici présent

Yaëlle se tourna vers l'homme:

Je suis Soeur Yaëlle, nouvelle novice, j'arrive des terres de Castellane aujourd'hui meme , mes chevaliers de parents m'ont confié au bon soin de leur ami le Pere Xolotl qui consent a subvenir a mes besoins educatifs.

Yaëlle regarda Frere Edoras,

Aurais je une tache sur ma robe de bure pour que vous la contempliez aussi intensement qu'un chat chassant une souris?

Edorazio rit. Il avait telleemnt envie de rire, du reste, que se retenir aurait été impossible !

- Non point, Yaèlla ! s'écria-t-il avec un fort accent toscan. Simplement, je me rappellais le temps où je portis cette bure : le col et les manches grattaient horriblement. Et je constate que mes Frères ont pensés à allonger le bas de la bure en même temps que les autres changements. Elle vous sied à merveille, ils ont bien étudié la question de... l'uniformité.

Il sourit. Oui, la bure cachait admirablement les formes de la Novice, et la seule crainte qui tenaillait son coeur en revenant à la Citadelle avait fondu comme neige au soleil. Non, la présence des Soeurs n'allait pas le distraire de ses prières. Et c'était bien. Il pourrait donc rester sans crainte si l'envie lui en prennait.

- Vous êtes donc de la noblesse du Saint Empire ? Contez-moi ça... je suis de nature curieuse et toutes les informations sont bonnes à prendre, n'est-ce pas ?

Il sourit à la Novice avant de se servir une deuxième coupe de vin.

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

La jeune enfant fut surprise, l'homme parraissait totalement oublier la fatigue qui fut sienne quelques instants plutot.

Entendre rire meme si elle n'en avait point l'habitude lui rechauffa le coeur, conplis avait sonné depuis fort longtemps et a nouveau les doutes et la peur de se retrouver loin de chez elle l'envahissait doucement aussi vite que le lourd manteau nocturne des soirs d'hiver tombait sur la citadelle.
Elle se fit violence pour chasser ses angoisses, en revenant dans la conversation.

Vous trouvez donc que cette bure est seyante, alors que je la trouve aussi jolie qu'un sac de patates apprétée pour la messe!
cependant c'est chose bien futile, je m'efforcerais de réagir en novice et d'oublier a quel point il est agréable et doux de porter une belle soie venue de l'orient.
Meme si a castelanne, les vetements de monte et de combat me servaient plus a mes activités équestres.

Yaëlle coupa un morceau de pain qu'elle croqua, et bu le fond de soupe, et s'installa aussi agréablement que le siege de bois le lui permettait.

Il est sur que je suis bien née, tout comme il est sur que cela n'a pas beaucoup d'importance, mais je vais tout de meme satisfaire la curiosité qui vous tenaille, mes parents sont natifs de provence, ils sont chevaliers tout deux, une grand famille menée de main de maitre par mon Grand Père, qui fait partit de la vieille noblesse provencale et s'investie a chaque minute pour son Comté.

mais parlez moi de vous également...

Le Frère réfléchit : noblesse provencale ? Son prénom lui rappelait la Bretagne, même si après tout... il lui demanderait son nom de famille plus tard, même s'il n'aurait sans doute jamais l'occasion de le prononcer. Mais la famille était importante et, pour une noble, c'était ce qui la définirait le mieux.
Il but une gorgée de vin, qui réchauffa son sang agréablement.

- De moi ?... Hé bien, je naquis en l'an de grasce Mil Quatre-Cents Cinquante Cinq en la bonne ville de Firenze - Florence, comme on dit céans - en Toscana. Mon arrière-grand-père paternel se nommait De L'Escala -ou Del Escala en castillano, mais on ne dit point ainsi en catala- et fut Baron dans le Comté de Gerone. Après quelques revers guerriers et financiers, mes ancesseurs devinrent marchands et mon grand-père emmena mon père en Italia... Il rencontra ma mère qui était fille d'un hobereau fiorentino, et qui mourut de peste ou de consomption avant mon premier anniversaire. Je grandis dans l'opulence, couvé par une nourrice qui m'aimait mieux que mon propre père, j'appris le commerce et les diverses langues nécessaires à sa pratique et enfin, mon père daigna m'inscrire dans une excellente école des Arts, ou je fis les quatre-cents coups jusqu'à ce que... je me mêlasse de politique.

Le Frère sourit. Il se sentait baveux ce soir, et le vin excitait sa mémoire.

- Je devins un Ghibelino, un pars imperii et tuai régulièrement des Guelfi - des pars ecclesie - dans des escarmouches qui nous sembloient fort banales. Jusqu'à ce qu'un jour, je tuasse une personne qui avait pour père un des ministres de Cosimo de Medici. Ce brave Cosimo n'a pas apprécié, mais son fils Pietro il Gottoso m'apprécioit moult bien. Résultat : au lieu de me poignarder, on se contenta de m'exiler - avec pour dessein de me rappeler si Pietro requéroit mon aide. Mais je me plais fort bien, en ce pays... le vin y est bon ! Et de toute façon, mon brave homme de père a réussi à épouser ma fiancée sitost que je fus banni. Alors, pourquoi retourner là-bas ? Je risquerois de l'étrangler.

Il rit en se frappant sur les cuisses, hilare. Puis, il vida son gobelet de vin et regarda à nouveau la Novice.

- Mais quel est le nom de votre bonne famille, au juste, Yaèlla ?

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

Ha! Frère Edoras, il me semble que la fatigue mélée au vin, vous transportent au delà du raisonnable...

Yaëlle se mit a rire pour la premiere fois sans se retenir, l'homme l'amusait, il etait rare que la jeune fille qu'on qualifiait de boudeuse et capricieuse, puisse s'amuser, d'un récit totalement banal venat d'un homme quelle ne connaissait que depuis peu de temps...

Frère Boniface, sert moi donc une coupe de ce vin, qui parrait mettre de bonne humeur celui qui s'en delecte!

Frère Edoras tu dis que tu devins un Ghibelino, un pars imperii et tuai régulièrement des Guelfi - des pars ecclesie - dans des escarmouches qui te semblois fort banales...

La mort n'est pas chose banal me semble t'il, prendre la vie d'autruit, meme le pire des impis et des eretiques, n'a pas lieu de donner quelquonque satisfaction, bien au contraire....

Yaëlle sourit

Je vois que la curiosité qui t'étreins, aussi surement qu'une mère sert son nouveau né, pourrais t'empecher de passer bonne nuité, n'est ce pas?

von Wittelsbach, voila es tu satisfait?

Yaëlle se leva et fit le tour de la piece afin de se degourdir les jambes...

Alors frère Edoras pour un Francois comme toi venant de la belle italia ce nom parle t'il a tes douces oreilles?

Non, tuer ne lui donnait aucune satisfaction... la mine du Fra redevint sévère. Il était fort jeune et insouciant, à l'époque.

- Von Wittelsbach ? Au Françoys nouvel que je suis, ce nom n'évoque rien... mais au Ghibelin pars imperii - c'est-à-dire partisan de l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique comme maistre de l'Italia, au lieu du Pape -cela me rappele le Duc de Bavière !

Édoras sourit doucement, voyant en cette enfant les puissants pour lesquels il avait combattu et s'était fait blesser à Florence. Pour lesquels son frère de lait était tombé, convaincu qu'un Empereur saurait mieux qu'un Pape comprendre les seigneurs et les serfs italiens, alors que le rôle du Pape devait se borner à guider les Âmes... et à ne pas dicter leur politique aux Cités Italiennes !

- Je suis enchanté de vous connaistre mieux, Yaèlla von Wittelsbach. Cependant n'oubliez pas qu'une Novice dois voussoyer et estre voussoyée.

Il sourit.

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

Yaëlle s'empourpra a la remarque de l'homme, elle s'était enflammée comme a son habitude, les habitudes de la noblesse et son education étaient mis a épreuve ici, les personnes qui se trouvaient en ces lieux n'étaient pas ses gens, et il fallait s'y habituer...

La Provence ne fait plus vraiment partit du Sacrum Romanorum Imperium Nationis Germanicæ, nous sommes en Provence libre ma fois, bien surcomme toute revolution, les detracteurs du Marquisat s'en donne a coeur joie, peut m'importe, ma famille a pour grosse partie oeuvrée pour nostre libertée, et j'en suis fiere malgré tout.
Mes parents m'ont demontrés qu'il faut avoir des idées et les defendre et que la perseverence est a l'origine de toute bonne construction de sois et du salut de son ame.

Le visage de l'homme se ferma, Yaëlle compris que les souvenirs sont parfois source de douleur, et qu'il ne fallait pas insister pour ne pas reveiller davantage, la peine, rangée au fond de sois.

Yaëlle bu d'un trait le vin apporté par le Fère Boniface, il était rapeux, mais l'alcool la rechauffa, la bure n'etait pas bien épaisse et l'hiver serait bientot la.

Dites moi, avez vous pu admirer la cathedrale Santa Maria del Fiore.
Ont la dit recouverte de marbre colorés?

Le Florentin sourit. Firenze, la bella Città... Il se revit jouer aux billes avec des noyaux d'olives, chiper des tomates aux marchands du Ponte Vecchio, courtiser les vacelles de son père et les meschines de la Taverna d'il Lupo en compagnie de son frère de lait, Angelò Colona et leurs amis : Andrea della Robbia, le jeune Sandro Filipepi (qui assistait en cachette aux cours de ses aisnés)...
Il répondit, les yeux perdus dans le vide :

- Oui, elle l'est en effet. Mais ça n'est pas extraordinaire en soi pour une merveille de Florence : San Miniato al Monte aussi est recouverte de marbres polychromes, et celle de San Lorenzo est faite de plaques de marbres grise et blanche brillantes.
" Ce que je préfère sur la del Fiore, c'est sa coupole dessinée par Brunelleschi, et surtout la grande tour - on dit campanile, je crois ? - de Giotto ! C'est très agréable de se mettre dans son ombre, en été.
" Mais vous savez... Brunelleschi n'en est pas content. C'est un type très exigeant, ce brave Filippo ! Je l'ai eu pour professeur quand il acceptoit encore de recevoir les élèves de l'eschole des Arts pour aider ses apprentis. Oh, je ne l'ai pas connu longtemps... il est mort lors de ma deuxième année de cours. Qu'est-ce qu'on a pu se payer sa testa et celle de son rival Battista ! Un très bon professeur, celui-la...
" Je suis particulièrement attaché au Baptistère : mes compains et moi nous en servions comme point de rendez-vous : les ateliers des artisti de Calimala ne sont pas loins, et c'est à mi-chemin entre le Ponte Vecchio et l'Académie. La demeure de mon père estoit cise entre le Ponte et le Baptistère, non loin du Palazzio della Signoria.
" Mais vous avez raison... ce que je préfère, c'est Il Duomo, cette fameuse del Fiore... j'ai travaillé dessus, pendant mes études, sur ces fameux marbres. Poser et soutenir des plaques de marbres vert émeraude à cinq ou six toises de haut, c'est quelque chose !

Novice Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 12/11/2007

J'aimerais avoir la joie d'admirer ces monuments et ces oeuvres d'architectures de mes yeux...
Nul doute est qu'on ne peut retirer aux Italiens leur don des belles choses.
On dit Brunelleschi trés rigoureux dans son travail,une qualité certainement puisée quand il était apprenti orfèvre à l'Arte della seta, L'horlogerie ne souffre pas de travail baclé.

Yaëlle sourit a Frère Edoras, il était fort agréable de pouvoir échanger de telle sorte sur la belle Italia, berceau des arts de toutes sortes.

- L'horlogerie, sans doute, j'y acconnois fort peu de choses.

La fatigue le reprennait. Il décida de prendre congé, sa curiosité satisfaite. Il aurait tout le temps de parler le lendemain.
Il se leva.

- Veuillez m'excuser, mais quand le Créateur a créé le sommeil, c'est qu'Il savoit, dans Son infinie sagesse, que nous en aurions besoin pour renforcer notre corps. Ce seroit blasphémer que de lui résister plus avant, dit-il en plaisantant à moitié. Adoncques, je vous souhaite la bonne soirée et m'en vais retrouver ma cellule.

Eracle entra dans le réfectoire, accompagné de Edoras et Thorin. Il s'installa à une table et appela Boniface.

Frère Majeur Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 28/02/2007

Boniface sortit de sa cuisine en gromellant, s'essuyant ses énormes mains sur un tablier douteux.

- Qu'est-ce que c'est, encore ?