Le parchemin
Le parchemin (du grec pergamênê, « peau de Pergame ») apparaît en 667 dans la chancellerie franque. Il est fabriqué par un parcheminier dans une parcheminerie. La peau d’un animal (veau, mouton) fournit la matière première.
Celle de très jeunes veaux permet d’obtenir du « vélin » (de veel, forme ancienne de veau), la variété supérieure de parchemin, mais le plus souvent cependant, les artisans travaillaient des peaux de mouton. Voici le mode de fabrication du parchemin :
a) Le pelanage : la peau est trempée tout d’abord dans un bain de chaux frais (4 à 5 jours pour une peau de mouton) afin d'extirper les poils et d'éliminer l'épiderme. La chaux vive est obtenue facilement par calcination de roche calcaire. Dans cet état, la chaux vive est agressive, mais plongée dans l'eau, elle garde pendant plusieurs jours un pouvoir corrosif et stérilisant.
b) L'effleurage : la peau est raclée soigneusement avec un instrument métallique, le racloir, afin d'arracher le reste de chair et d'araser le grain.
c) Le rincage : la peau est ensuite rincée à grandes eaux.
d) Le séchage : la peau est fermement tendue sur un cadre de bois pour sécher lentement
e) Le ponçage du « côté poil » : la peau ainsi séchée subit un ponçage final sur un seul côté.
L'ensemble des opérations demande de 6 à 12 semaines.
La préparation terminée, le parchemin présente une différence de couleur et de texture entre le « côté poil » (dit également « côté fleur »), d'aspect mat et pelucheux, et le « côté chair », d'aspect plus ou moins glacé.
Ainsi préparées, ces feuilles de parchemin, enroulés autour de bâtons, formant rouleaux - le parchemin montre une tendance naturelle à s'enrouler sur lui-même, sur le côté poil qui a été travaillé, correspondant donc à la face concave - ne peuvent être écrites qu'au recto. Il y a de diverses sortes :
• Le volumen (en latin, « chose enroulée ») en paléographie ou carta non transversa en diplomatique, sur lequel le texte est copié parallèlement au grand côté de la bande de parchemin.
• Le rotulus (du latin rota, « rouleau ») en paléographie ou carta transversa en diplomatique, sur lequel le texte n’est pas copié parallèlement au grand côté de la bande de parchemin, mais perpendiculairement - utilisé pour dresser des listes.
) Le ponçage du « côté chair » : les parcheminiers ont parfois poursuivi le travail de préparation jusqu’à ce que les deux côtés aient la même apparence : un ponçage minutieux ou un ajout de craie sur la surface permettait de parvenir à ce résultat donnant des feuilles de parchemin, sur lequel on peut écrire au recto et au verso. Le parchemin présente alors un aspect « chamoiné ». Cette peau était pliée une fois, ou deux, ou trois… selon les dimensions que le copiste souhaitait donner à la page ; ce procédé avait pour conséquence de toujours mettre en vis-à-vis des côtés de même nature. Reliées entre elles, elles forment des cahiers :
• Le codex (du latin caudex, « souche, tronc d’arbre »).
Le parchemin est extrêmement onéreux et cela explique l'utilisation de vieux parchemins après en avoir effacé l’écriture : on parle alors de palimpseste (du grec palimpsêsto, « gratté de nouveau »).
Avec l'avènement de l'imprimerie et l'utilisation du papier, le codex devient le livre (appelés incunables avant 1500).