Règle - Tanous, *Isolde*, *Melmoth*

Le Gardien de l'Epée fit entrer les novices Tanous, *Isolde* et *Melmoth*.
Il les invita à prendre place et dit:

Ce cours portera sur la Règle interne de l'ordre.
Je vais vous la dicter; vous répondrez ensuite à ces questions:

1. Pourquoi un frère doit-il obéissance à son supérieur?

2. A qui un frère jure-t-il fidélité?

3. Que pouvez-vous me dire des signes ostensibles de richesse?

4. Que se passe-t-il si un frère commet une faute?

5. Que dit la règle concernant la paix?

La règle de l'ordre a écrit:

SANCTA REGULA DE ORDINIS SANCTIS LAZARIS

Prologue

Avant tout, mes très chers Frères et Soeurs, aimez Dieu, puis votre prochain ; car c'est à nous principalement que sont donnés ces deux préceptes.
Soyez aussi toujours fidèle à la Sainte Foi Aristotélicienne.

Voici donc ce que nous vous ordonnons d'observer dans l’Ordre que vous embrassez :

D'abord, c'est que vous viviez en paix dans la Maison, et que vous n'ayez qu'un coeur et qu'une âme dans le Seigneur. Ne témoignez jamais posséder rien en propre; que tout soit commun parmi vous. Le Grand Maistre distribuera à chacun la nourriture et le vêtement; il ne donnera pas également à tous, parce que tous vous n'avez pas des forces égales, mais plutôt à chacun selon ses besoins.

De l’obéissance au supérieur

1. Obéissez à votre supérieur, membre de la Curia Ordinis comme à votre père, obéissez surtout au Grand Maistre qui a soin de vous tous.
Car celui qui est à votre tête ne met pas son bonheur à dominer par l'autorité, mais à servir par la charité.
Que les honneurs l'élèvent devant vous ; mais que la crainte le tienne devant Dieu abaissé sous vos pieds ; qu'il se montre envers tous un modèle de vertus ; qu'il corrige les indociles, console les pusillanimes, soutienne les infirmes, soit patient envers tous ; qu'il se soumette volontiers à la règle et la fasse observer avec crainte. L'un et l'autre sont nécessaires ; néanmoins, il cherchera plus à se faire aimer que craindre, toujours occupé de la pensée qu'il doit rendre à Dieu compte de chacun de vous. C'est pourquoi, en vous empressant de lui obéir, ayez pitié non seulement de vous mais de lui ; car, plus il est élevé au milieu de vous, plus est grand le danger où il est exposé.

Comment on doit recevoir les novices

2. Si un homme veut s'en aller de la masse de perdition et choisir la vie commune de l’Ordre, ne vous pressez pas trop de le recevoir.
Car ainsi le dit messire Lazare : Probate spiritus si ex Deo sunt, c'est-à-dire :"Eprouvez l'esprit pour voir s'il vient de Dieu".
Mais pour que la compagnie des frères et soeurs lui soit donnée, que la règle soit lue devant lui et s'il veut obéir à ses commandements, s'il plait au Grand Maître et aux frères et soeurs de le recevoir, qu'il montre sa volonté et son désir aux frères et soeurs assemblés et devant tous et qu'il fasse sa demande avec courage.

De la chasteté et des rapports à la chair

3. Parmi nous, celui ou celle qui ne peut être continent, se mariera, gardera sa foi à son épouse ou son épouse.
Mais le frère ou la soeur cherchera par l'abstinence de rapport charnel à s'élever dans la voie de L'Ordre.
Dans l'enceinte de l'ordre, la chasteté est de rigueur. De même les images contraires à la morale aristotélicienne.

Des robes des frères et des soeurs

4. Nous demandons que toutes les robes des frères et soeurs soient teintes d'une même couleur, à savoir blanche, et nous octroyons le manteau à tous les frères et soeurs, en hiver comme en été.
A nul autre, qui n'est pas frère ou soeur de l'Ordre, il n'est permis de porter le blanc manteau frappé de la croix verte de Saint Lazare.
Et que ce manteau montre à tous l'humilité et la pauvreté des frères et des soeurs de Saint Lazare.
Chaque frère et chaque soeurs portera en sus la croix recroisetée de sinople. Car cette couleur est espérance.

Que nul frère ou soeur n'ait de harnais dorés

5. Nous défendons totalement que les frères et soeurs aient de l'or et de l'argent à leurs brides, à leurs étriers et à leurs éperons. Si cela arrivait, qu'ils les mettent de côté.
Mais s'il advient qu'un vieil harnais leur soit donné par charité, que l'or et l'argent soit gratté afin que la beauté resplendissante ne soit pas vue des autres, non plus que l'orgueil qu'on en peut ressentir.

De la manière d'entendre l'office divin

6. Vous qui renoncez à vos propres volontés pour être les serviteurs de messire Dieu, par les chevaux et par les armes, pour le salut de vos âmes et cela à jamais, vous devez toujours, avec un pur désir, entendre l'office divin en entier, selon les observances canoniales et les us des maîtres réguliers de la Sainte Eglise Aristotélicienne.
Pour cela, vénérables frères et soeurs, Dieu est avec vous, car vous avez promis de mépriser le monde perpétuellement pour l'amour de Dieu et aussi les tourments de votre corps : Repus de la chair divine, pleins de commandements de notre Seigneur, nous vous disons qu'après l'office divin, personne ne doit craindre d'aller à la bataille. Soyez prêts à vaincre pour la divine couronne.

Comment ils doivent manger

7. Au réfectoire, les frères et soeurs doivent manger ensemble. Mais contre l'exemple d'autres gens qui n'en ont pas coutume, il convient que vous n'ayez aucune rancune, chose qui est nécessaire pour vous tous et en privé, cela en toute humilité et révérence, car messire saint Lazare dit : Manduca panem tuum cum silentio, c'est à dire, "Mange ton pain en silence". Et il ajoute : Posui ori meo custodiam, c'est à dire : "Je mets une garde à ma bouche", ce qui veut dire : "Je pense ne pas faillir avec ma langue", ce qui veut dire encore : "Je garde ma bouche afin de ne pas mal parler".

Des frères et soeurs morts

8. Lorsqu'un frère ou une soeurs passe de vie à trépas, chose que personne ne peut éviter, nous demandons de chanter la messe pour le repos de son âme.
Là où se trouve le corps, tous les frères et soeurs qui sont présents doivent dire cent prières durant les sept jours qui suivent.
Nous prions aussi et commandons par notre autorité pastorale, qu'un pauvre soit nourri de viande et de vin jusqu'au quarantième jour en souvenir du frère défunt, comme s'il était encore vivant.

De la paix

9. Chaque frère et soeur de l'Ordre se doit de ne pas inciter son frère ou sa soeur au courroux, ni à la colère, car la grande pitié de Dieu protège le puissant comme le faible, et cela au nom de la charité. Chaque Frère ou soeur se doit d'être toujours solidaire en toute circonstance avec ses autres Frères et Soeurs et ne jamais prendre le parti d'un adversaire de l'Ordre contre un Frère ou une soeur.

Des fautes

10. Si un frère ou une soeur fait une faute, en chevauchant ou en parlant ou en toute autre manière, il doit, de son propre gré, montrer la faute au Grand Maître et il ou elle doit le faire avec pur courage de satisfaction.
S'il ou elle n'est pas coutumier de faire des fautes, il ou elle en aura une légère pénitence, mais si la faute est trop grave, qu'il ou qu'elle se retire de la compagnie des frères et soeur. qu'il ou elle ne mange, ni ne boive à aucune table, mais seul(e), et qu'il ou elle soit soumis au pardon et au jugement du Chapitre réuni, afin qu'il ou elle soit pur(e) au jour du dernier jugement.

De la Fidélité

11. Chaque Frère ou Soeur de l'Ordre jure sur l'honneur ne faire parti d'aucun autre Ordre Militaire ou Religieux. Il jure aussi fidélité à ses Frères et Soeurs et à la Sainte Eglise Aristotélicienne. Il ou elle ne peut en aucun cas déroger à cette règle sous peine d'exclusion immédiate.

Eracle ouvrit le premier parchemin. Il le lut:
Très bien! Très bien... murmura-t-il.
Il ouvrit le deuxième parchemin et rit à la remarque. Il entrouvrit les lèvres et laissa échapper:
Bien sûr, c'est un frère est un terme général qui comprend les deux.
J'en vais modifier les cours sur le tableau.
Et il sortit de la classe.